Pass été © Christophe Manquillet

Un peu de géographie

Le Pays de Châlons-en-Champagne s’étend sur 1 783 km², soit presque un quart du Département de la Marne. Le territoire correspond pour une grande part au bassin de vie de Châlons et est également structuré autour des deux pôles urbains intermédiaires de Mourmelon-le-Grand et Suippes dans le nord du pays. À une échelle plus locale, le territoire compte des bourgs-relais comme Courtisols, Pogny, Jâlons ou Juvigny, qui permettent d’assurer un maillage en termes de services et commerces. C’est sur la base de cette armature urbaine que sont menées les réflexions du PETR sur les actions à mettre en œuvre.

Un territoire façonné par la nature

Le Pays de Châlons-en-Champagne, situé au cœur de la Champagne crayeuse, est un modèle de paysage parfaitement cultivé développé sur des collines modelées dans la craie et séparées par des vallons occupés par des cours d’eau ou plus souvent par des vallées sèches. Deux traits principaux caractérisent ce territoire :

  • une moindre densité bâtie avec un faible nombre de communes comparativement à d’autres régions, et la quasi-absence d’habitat dispersé sous forme de hameaux à l’exception notamment de Melette ou de Longevas. Par ailleurs, les fermes isolées sont plutôt de conception récente ;
  • le rapport très fort des villages avec les cours d’eau : dans la toponymie locale, les lieux appelés “somme” désignent une source. On trouve ainsi, au Nord du territoire, Somme-Tourbe, village où la Tourbe prend sa source, de même pour Somme-Suippe (source de la Suippe), Sommepy-Tahure (source de la Py), Somme-Vesle (source de la Vesle).

L’eau, un élément identitaire

Ce rapport avec l’eau est d’autant plus saisissant que la perméabilité du sol de craie réduit de manière significative le nombre des cours d’eau et leur puissance, à l’exception de la Marne qui est alimentée par un bassin versant diversifié d’une superficie de 6 300 km² à Châlons-en-Champagne. La présence de l’eau, généralement associée à une végétation abondante, devenue rare dans un espace dédié à l’agriculture, contribue à faire des villes et villages du pays châlonnais de véritables “oasis” au sein de vastes étendues cultivées.

Châlons, cité des eaux

À elle seule, la ville de Châlons-en-Champagne est traversée par pas moins de 10 cours d’eau : la Marne, le Mau, le Nau, la Moivre, le canal Saint-Martin, le canal latéral à la Marne, le canal de jonction, le canal Louis XII, le Mau venant de Saint-Memmie et la rigole du Jard. Ces cours d’eau ont influencé l’urbanisme de la ville et plus généralement le cadre de vie des châlonnais. Du XIVᵉ au XIXᵉ siècle, la ville fera l’objet de nombreux aménagements hydrauliques : percement du canal Louis XII, couverture des ruisseaux et de certaines portions du Mau et du Nau, déplacement du lit de la Marne, creusement du canal latéral à la Marne, aménagement du canal Saint-Martin, construction de plus d’une vingtaine de ponts, de vannages et d’écluses.

Des itinéraires historiques et paysagers

Les itinéraires de promenade qui suivent aujourd’hui ces cours d’eau, et en particulier la vallée de la Marne, rappellent que la viabilité de ce territoire est très ancienne :

  • Le GR654 ou “Sentier de Saint-Jacques de Compostelle” qui traverse la Champagne-Ardenne et remonte vers Namur puis les Flandres.
  • La “Via Francigena” également appelée “Route de Sigéric”. À peine élu archevêque de Cantorbéry en 990, Sigéric se rendit à Rome pour y recevoir le pallium, ornement sacerdotal symbole de sa charge, des mains du Pape Jean XV. L’itinéraire de son voyage de retour, en 80 étapes d’environ 20 km, est connu par un manuscrit. C’est sur la base de cet itinéraire, plus anciennement attesté que celui de Compostelle, qu’a été balisé l’itinéraire actuel.
  • le GR14 connu sous le nom de “Sentier de l’Ardenne” qui relie Paris aux Ardennes belges en plus de 600 km.

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